La villa et les thermes du Pérennou

Vue aérienne de la villa romaine du Pérennou à Plomelin. Vue aérienne de la villa romaine du Pérennou à Plomelin. © DRAC/SRA Bretagne – CDA/CD29.

À Plomelin.

En bordure de l’Odet, la fouille archéologique d’une villa et des thermes nous révèle un mode de vie « à la romaine » aux premiers siècles de notre ère.

Une villa gallo-romaine et des thermes au bord de l’Odet

Vue d’ensemble des thermes avant restauration. (Agrandir l'image). Vue d’ensemble des thermes avant restauration. - © M. Gauthier.

Le complexe gallo-romain du Pérennou, se situe au sud de Quimper, au bord de l’Odet. Cette villa comprend un bâtiment résidentiel, un ensemble thermal et un fanum, petit temple privé.

Ce site avait fait l’objet de fouilles au cours du XIXème siècle par la famille Marhallac’h, alors propriétaire du château du Pérennou.

En 2008, la campagne de fouilles confiée à Jean-Charles Arramond, ingénieur de recherches à l’Institut national de recherches archéologiques préventives, avait d’abord consisté à entreprendre un grand nettoyage des thermes et de ses abords, afin de libérer le site de la végétation envahissante qui menaçait notamment les maçonneries.

Les fouilles proprement dites ont vu la remise au jour des niveaux de sol, et du niveau d’implantation originel des thermes. Une restauration a suivi pour restituer au mieux cet édifice antique.

Depuis 2013, un programme pluriannuel de fouilles sur la villa, son temple et ses abords immédiats est mené par le Ministère de la Culture et le Département du Finistère, avec l’appui logistique de la mairie de Plomelin. Menées par Jean-Charles Arramond et le Chef du Centre départemental de l’archéologie du Finistère, elles permettront la présentation au public d’un ensemble antique complet (villa, temple, thermes) représentatif d’un certain mode de vie aux Ier - IIIème siècles de notre ère.

Aujourd’hui, c’est la villa dans son ensemble qui a été fouillée et analysée, préalable à sa mise en valeur/restauration et sa présentation au public.

Un ensemble complet représentatif d’un mode de vie

Vue d’ensemble de la fouille de la villa en juin 2018. (Agrandir l'image). Vue d’ensemble de la fouille de la villa en juin 2018. - © Drac/SRA Bretagne – CDA/CD29.

La partie résidentielle de la villa, implantée sur les hauteurs dominant l’Odet, est constituée d’un bâtiment à galerie de façade organisé en U autour d’une cour centrale s’ouvrant au sud. Ses dimensions forment un rectangle de 41 mètres par 18 mètres y compris sa cour, soit une superficie de 738 m². Si l’on déduit la superficie de la cour et des espaces de circulation externes, nous obtenons une surface habitable de 375 m² au sol, sachant que ce bâtiment comprenait un étage.

Il a été érigé vers la fin du Ier siècle de notre ère sur les vestiges d’une occupation romaine antérieure, qui a elle-même succédé à une implantation humaine gauloise matérialisée par des structures en creux (fossés, fosses, foyers, trous de poteaux).

Les thermes : bains privés

Vue d’ensemble du complexe en 2013. (Agrandir l'image). Vue d’ensemble du complexe en 2013. - © M. Gauthier.

Les thermes, associés à la villa gallo-romaine, sont situés à 400 mètres en contrebas au niveau d’un petit ruisseau, actuellement canalisé par les bassins du château du Pérennou, donnant sur l’Odet.

Ce bâtiment destiné aux bains privés et à la toilette était relié à la villa par un chemin visible en photographie aérienne. Cet ensemble architectural a été créé dans la seconde moitié du Ier siècle de notre ère, puis remanié un siècle plus tard, pour être abandonné dans le courant du IIIème siècle. Il s’agit d’un bâtiment rectangulaire de 16 m. de long sur 7 m. de large, composé de six salles. Le vestibule, la chaufferie, puis l’alignement des trois salles dédiées aux bains, richement décorées de pavement en marbre, dont les murs étaient recouverts de marbre blanc et de fresques: le caldarium (salle chaude), le tepidarium (salle tiède) et le frigidarium (salle froide).

Associés aux villae romaines des classes aisées, ces bains privés étaient un lieu d’entretien corporel (sport, détente, hygiène), mais également un lieu d’échange (culturel et politique) caractéristique des modes de vie de la Rome antique.

Un projet de mise en valeur du site intégré à un parcours piétonnier naturel en bordure de l’Odet

Extérieur de la villa en cours de fouille. (Agrandir l'image). Extérieur de la villa en cours de fouille. - © Drac/SRA Bretagne – CDA/CD29.

C’est en 2005 que le Conseil départemental du Finistère a racheté les terrains concernés par les thermes et leur environnement immédiat, dans le cadre de sa politique d'aménagement d'espaces naturels sensibles (depuis Kerautret jusqu’au Pérennou).

En 2011, la commune de Plomelin s’est portée acquéreur du terrain au lieu-dit Kergreis, dans l’optique de la mise en valeur de la Villa gallo-romaine, et de deux autres bâtiments limitrophes, dont un fanum, petit temple privé.

Le programme de restauration des thermes a débuté en 2010 et a été inauguré en 2012. L'architecte en chef des Monuments historiques, Marie-Suzanne De Ponthaud, maître d'oeuvre de la restauration et l'architecte du patrimoine Elodie Baizeau ont affirmé une volonté didactique restituant une partie des thermes (principe du four, système de chauffage). Des panneaux explicatifs complètent le dispositif pédagogique.

La cohérence de présentation multi-site, inscrite dans le contrat de territoire passé entre le Département du Finistère et la commune de Plomelin, accompagnée par l’État, sera assurée par un cheminement piétonnier longeant le cours de l’Odet.

Dans cette optique, le protocole de restauration des vestiges est d’ores et déjà engagé, parallèlement à la demande d’inscription des différentes composantes du site antique dans l’inventaire des Monuments historiques.

Pour aller plus loin

Villa et thermes du Pérennou - Galerie photos

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Contact(s)

Centre départemental d'archéologie du Finistère
02 98 81 07 20

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