Mobilisons-nous pour sauver la pêche bretonne !

© CD29 – B. Galeron

La pêche est un pilier de l’économie de notre département. La Cornouaille est la première place française de pêche fraîche de France. Les 7 ports de pêche de Cornouaille sont gérés par le Département au travers du Syndicat des ports de pêche‑plaisance de Cornouaille (SMPPC), avec son concessionnaire, la Chambre de commerce et d’industrie du Finistère. Avec plus de 48 000 tonnes débarquées en 2022, ils ont généré un chiffre d’affaires de 158 M€. Nos ports contribuent significativement à la souveraineté alimentaire du pays.

Le secteur de la pêche se trouve à un point de bascule

Depuis la décision des Britanniques de sortir de l’Union européenne, la pêche française traverse une crise. L’investissement dans le renouvellement de la flotte est entravé par des marges trop faibles et des règles administratives très contraignantes. Le durcissement des réglementations de toute nature jette l’opprobre sur une filière qui travaille dur. La perspective du départ à la retraite de nombreux professionnels assombrit les perspectives du secteur.

À ces problèmes structurels s’ajoutent des difficultés conjoncturelles : la hausse des prix du gazole qui touche les pêcheurs, comme la hausse des prix de l’électricité qui touche les criées et les mareyeurs, pèsent lourdement sur la compétitivité et sur la trésorerie des acteurs.

À l’occasion du dernier plan de sortie de flotte, 50 de nos plus grands navires en Bretagne ont été détruits cet été. Ils apportaient aux criées plus de 10 000 tonnes de poisson par an. Les effets de cette perte sont déjà lourds : moins d’activité pour nos criées, orientant les prix à la baisse, moins de travail pour nos mareyeurs, moins de navires dans nos chantiers.

La pêche en Bretagne est à un point de bascule : une nouvelle érosion des volumes pourrait aboutir à son démantèlement.

Dans ce contexte, le Département se mobilise pour le secteur.

Une filière d’avenir à sauver !

La pêche est importante pour le Finistère et les Finistériens. Elle constitue une partie de notre économie, de notre patrimoine et de notre identité… mais c’est également une filière d’avenir.

Alors qu’il est question de réindustrialiser le pays, de préserver notre environnement et de restaurer notre souveraineté alimentaire, la filière pêche est un atout pour la France :

  • Un atout économique. Elle donne du travail à plus de 18 000 personnes en Bretagne et près de 6 000 en Cornouaille.
  • Un atout environnemental. La pêche française est la plus écologique du monde. Les quotas qu’elle respecte préservent nos ressources, le travail sur les engins de pêche permet une meilleure sélection des espèces et chaque tonne de poisson débarquée en France évite d’autant les importations et l’empreinte carbone qu’elles induisent.
  • Un atout pour notre souveraineté alimentaire. Nous importons déjà plus de 75 % du poisson consommé dans notre pays. Cette proportion ne cessera d’augmenter si notre pêche, notamment hauturière, venait à disparaître.

Pour toutes ces raisons, il faut se mobiliser pour sauver la pêche bretonne ! À l’initiative du Président du Conseil départemental, Maël DE CALAN, un courrier signé par les principaux élus bretons et professionnels de la pêche, a été adressé au Président de la République, Emmanuel Macron.
Une pétition, ouverte à tous, a également été lancée. Mobilisez-vous à nos côtés et signez pour défendre la pêche bretonne !

Des solutions existent !

Interview de Maël DE CALAN, Président du Conseil départemental et du Syndicat des ports de Cornouaille.

Quelles solutions pour maintenir la pêche en Finistère ?

Plusieurs solutions doivent être mises en œuvre si nous voulons conserver l’industrie de la pêche dans notre département, à court terme, à moyen terme et à plus long terme.

À court terme, il s’agit de consolider les trésoreries pour garder les navires en mer et passer l’année 2024. Le rétablissement et l’augmentation des aides au carburant, en obtenant de Bruxelles que leur calcul se fasse par navire et non par armement, un moratoire sur le remboursement des prêts bancaires pesant sur les navires, l’application effective aux criées et aux mareyeurs du « bouclier tarifaire électricité », un soutien financier aux criées permettant de réduire les taxes, peuvent y contribuer.

Il s’agit aussi d’obtenir des quotas permettant à nos navires de pêcher.

À moyen terme, il s’agit de refonder un modèle économique pour redonner une compétitivité structurelle aux navires, quelles que soient les fluctuations des cours du pétrole. L’affectation des taxes sur les éoliennes en mer, la réorientation des crédits du FEAMPA (Fonds européen pour les affaires maritimes, la pêche et l’aquaculture), une contribution au titre des services environnementaux rendus par les pêcheurs font partie des pistes évoquées.

À plus long terme, il s’agit de décarboner la filière en remotorisant les navires, en encourageant l’innovation dans les moteurs électriques ou à hydrogène, et plus largement en renouvelant et en modernisant la flotte.

Le Finistère peut-il mettre en place ces solutions ?

Seul, non. Au niveau départemental, nous soutenons déjà la filière en modernisant les ports et en réduisant les taxes : le Département du Finistère est le principal financeur du SMPPC. Mais il s’agit désormais d’aller plus loin. Seule une intervention au plus haut sommet de l’État permettra d’engager la dynamique dont la filière a besoin.

Nous avons écrit au Président de la République pour lui demander de l’aide et cela nous a permis d’obtenir des avancées concrètes. Le dispositif permettant de diminuer le coût du gazole à hauteur de 20 centimes par litre sera prolongé jusqu’au 30 juin 2024.

À la suite de ces déclarations, nous avons écrit au Secrétaire d’État chargé de la Mer, Hervé Berville, afin de lui demander que cette aide puisse se cumuler avec l’aide de l’État sur l’utilisation du biodiesel par les navires de pêche, qui représente 13 centimes par litre. Nous souhaitons aussi que l’État réunisse les acteurs de la filière et se saisisse pleinement de ce sujet qui est crucial pour le Finistère et la Bretagne.

Comment les Finistériens peuvent-ils se mobiliser ?

En signant la pétition que nous avons mise en ligne pour soutenir la filière. Cette pétition vise à démontrer que nous sommes tous mobilisés pour sauver la pêche bretonne. Plus nous serons nombreux à la signer, plus nous montrerons que la pêche est importante pour notre territoire et que les solutions que nous évoquons sont nécessaires.

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